En apothéose, a n’en pas douter du point de vue de la fréquentation! Mais remettons-nous un instant dans le contexte grâce à cet article de l’Avis du Vin: ici
J’étais donc invité à cette dernière cession des apéros vintage de Bordeaux…à Paris (au Floréal, Xe) , qui venait clôturer une édition 2011 à la fois florissante et réjouissante.
Sorti du travail quelques minutes auparavant, la tête embrumée de dossiers et de présentations, la fréquentation record de ce dernier rendez-vous de l’année n’eut pas le don de faire redescendre la tension, dans l’immédiat du moins. Tel un liquide déversé dans un contenant trop petit, un flux humain jaillissait de chacune des moindres aspérités de ce lieu, à la recherche d’un hypothétique espace vital. A n’en pas douter, l’ambiance serait électrique ce soir!
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Un peu de patience et quelques sourires me permirent d’infiltrer enfin l’antre du Floréal. Ma tête était sur le point d’exploser, je regardais le décors pour penser à autre chose. Et en l’espace d’un instant, mon esprit se transporta dans l’univers si particulier de Wong Kar-Wai. Cette ambiance lounge tamisée, ces couleurs chaudes mêlées aux néons électriques, mais surtout cette touche retro et surannée dans un monde moderne et technologique…Oui, ce dernier apéro vintage nous téléportait instantanément en 2046:
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Mon mal de tête me ramena cependant à la raison, nous étions encore à Paris, en 2011. L’hôte de la soirée, Maëlis, finit par me localiser, et m’extirpa de la foule en me conviant à sa table. Tout le monde se serra un peu et le tour était joué. Notre table servait de ravitaillement au flux de personnes passant devant notre table. Les échanges de paroles et liquides allaient bon train et l’ambiance s’adoucît imperceptiblement, elle était désormais chaleureuse et conviviale.
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J’explique à Maëlis les mauvais tours que mon crâne ose me jouer en cet instant, s’amusant à élever sans discontinuité la pression sanguine de mes tempes. Ni une ni deux, Maëlis sort instantanément une bouteille de Bordeaux blanc du bac à glaçon et me sert un verre: “voici ce qu’il te faut!”. Je m’exécute un peu dubitatif mais conciliant, première gorgée, deuxième… est-ce la fraicheur du breuvage, est-ce son attaque franche et vive? Est-ce son caractère bien trempé? Le résultat fut en tout cas immédiat, ce vin se dirigea sans détour vers son objectif, je n’avais plus mal à la tête :). C’était un sauvignon blanc 2010, Château des Tourtes. La dégustation pouvait alors se poursuive joyeusement avec quelques victuailles autour d’un Château les Trois Croix 2008, un bordeaux rouge qui, par sa finesse et son humilité, accompagna merveilleusement les assiettes de charcuterie apparues sur la table.
Le temps s’était envolé, les tables étaient à présent éparses, les glaçons dans les bacs avaient fondu, pas une bouteille n’avait conservé son bouchon de liège…et les cuisines s’apprêtaient à fermer. La chef de la soirée, Carine Francart, vint se reposer un instant à nos cotés, fière du travail accompli ce soir. Pour rien au monde elle ne remplacerait son titre de “chef à domicile” contre celui de “traiteur”. Elle jouit ainsi d’une plus grande liberté dans ses préparations, n’a pas l’obligation d’ajouter des conservateurs, et surtout, elle peut laisser libre cours à sa fantaisie à partir de produits frais achetés le jour-même. Et puis nous confie-t-elle, Paris est contrairement aux idées reçues le marché de France le mieux approvisionné en produits frais (merci au système logistique national centralisé à Rungis, en banlieue parisienne), alors pourquoi s’en priver?
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Elle nous laisse finalement pour fermer la boutique, nous devrions peut-être en faire autant avant d’être enfermés pour la nuit. L’addition réglée, ne reste plus qu’à se souhaiter une bonne continuation en attendant l’édition 2012, avec une impatience à peine voilée.
Je tenais également à remercier le Vin Parfait et son masque, sans qui cette soirée n’aurait sans doute pas eu le même visage 😉
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Charliban, pour Le Vin Parfait