Vu de France, il est difficile d’imaginer que des vignes puissent produire en abondance du vin de qualité au Moyen-Orient, et à fortiori à quelques encablures de la frontière syrienne. C’est pourtant le tour de force que parvient à réaliser la famille Saadé depuis quelques années, en ayant mis sur pied le château Marsyas dans la plaine de la Bekaa, au Liban.
Et comme si le projet n’était pas assez fou et risqué, la famille possède également quelques hectares de vignes sur le territoire syrien, près de Lattakie: Bargylus. Pour avoir personnellement fui la guerre de 2006 au Liban par cette région de la Syrie, je n’aurais jamais osé imaginer que cette terre puisse être aussi propice au vin:
Nous avons donc retrouvé les deux frères de cette entreprise à haut risque, Karim et Sandro Saadé, dans les salons feutrés du restaurant Lavinia à la Madeleine (Paris), pour que leur initiative soit mieux connue en Europe, et notamment en France. Ils étaient accompagnés de leur équipe de choc, Johnny Modawar (Marketing Manager) et Fabrice Terpereau (Développement Commercial). Nous avons pu échanger sur la situation économique et politique autour de la Méditerranée. Finalement la conjoncture n’est pas plus envieuse d’un côté ou de l’autre. A un détail près toutefois: les libanais ont pris l’habitude de vivre avec depuis des décennies, et ont donc développé une capacité d’adaptation qui manque cruellement à notre vieille Europe.
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Heureusement la dégustation s’est offerte en remède salvateur pour redonner du baume au coeur à tous. Nous avons eu la chance de goûter notamment le Domaine de Bargylus Rouge 2007 et le Château Marsyas Rouge 2009. Le Bargylus est intense, fort et sanguin. Son caractère masculin s’exprime dès les premières effluves, fumées et épicées. les 40% de Syrah ne sont sans doute pas étrangers à cette virilité assumée. Le Marsyas est plus intime, doux et moelleux. Sa part de féminité est assumée, il ne roule pas des mécaniques à chacune de ses rencontres, mais se montre extrèment généreux à qui sait l’apprivoiser. Cette dualité complémentaire, nous l’avons retrouvé malicieusement dans les personnalités de Karim et Sandro, mais nous vous laissons deviner qui est Bargylus, et qui est Marsyas. Dans tous les cas, pas de doute possible, ces vins à la fois de qualité et attachants sont bien d’eux, pas de test de paternité à prévoir 😉
Ps: si vous aviez manqué notre première visite-live des vignobles de Marsyas l’été dernier, vous pouvez la retrouver en cliquant ici
LE JOURNAL À BORD DU VIN PARFAIT 