#WBIS Munich – l'Allemagne, seulement un marché d'Exportation?

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auteur: @charliban

Les 18 et 19 janvier dernier avait lieu la seconde édition du Wine Business Innovation Summit (#WBIS) à Munich, au sud de l’Allemagne. Munich est un peu le miroir nordique de Vérone (Italie). Elles sont en effet les premières grandes villes de part et d’autre des Alpes, avec un col mythique qui les séparent, le Brenner. Mais qu’en est-il vraiment de cette comparaison flatteuse au niveau des vins? L’Allemagne peut-elle soutenir la comparaison avec l’Italie, ou doit-elle se résigner à n’être qu’un terre de cocagne pour ses voisins latins? Le #WBIS nous a apporté quelques éléments de réponse…

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La journée du samedi a été marquée par deux retours d’expérience, l’un en Suède (clubamarone.se), l’autre en Allemagne (sommelier-prive.de), à propos du développement d’un business du vin à travers la création d’une communauté online.

Le Club Amarone a connu une évolution discrète mais continue depuis sa création en 2006, revendiquant aujourd’hui 6,000 membres. La tendance actuelle est à l’exclusivité et à des services premium (bouteilles supérieures à 25€, producteurs locaux avec une histoire forte, événements liés à la culture et à l’art), pour une communauté qui elle aussi monte en gamme.

Sommelier Privé joue sur des leviers déjà bien connus dans le secteur du vin: la vente en ligne, les conseils de sommeliers connus pour la réassurance, les coffrets, les réseaux sociaux, etc…mais là où il fait fort, c’est dans sont test de départ quand on arrive sur le site, le “Geschmackstest”, qui en 12 questions cerne le profil “blanc” et “rouge” de l’utilisateur. Grâce à un algorithme d’affinité relié à chaque bouteille proposée sur le site, l’expérience s’en trouve du coups complètement bouleversée: les bouteilles ayant la plus grande affinité avec le profil de l’utilisateur (note de 0 à 100) arrivent du coups toujours en premier dans les recherches. Un peu comme dans un immense supermarché, l’utilisateur sur un site de vente en ligne a toujours peur de se perdre définitivement avant de trouver ce qu’il cherche vraiment. Avec cet algorithme très utile, il retrouve les dimensions humaines de la superette de quartier, avec pourtant toujours autant de choix 😉

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Conclusion de la première journée, si nous ne savons pas encore si les vins allemands sont capables d’égaler les vins italiens ou français, les entrepreneurs allemands connaissent en tout cas très bien leur boulot sur le web.

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Le dimanche, Steffen Schindler, directeur Marketing de deutscheweine.de, nous a proposé à la fois une présentation du marché des vins allemands en Allemagne, et une dégustation de 8 vins allemands. Les vins allemands représentent aujourd’hui 44% du marché allemand, bien devant les vins français (15%) et italiens (15%). Mais le style de consommation a beaucoup changé ses dernières années. Le consommateur de l’après-guerre était fidèle à son producteur local. Et celui-ci le lui rendait bien en proposant le plus souvent plus de 20 références différentes dans sa production. Or la nouvelle génération est plus frivole, plus curieuse, plus internationale, elle aime le changement, le zapping, faire à chaque fois de nouvelles découvertes et rencontres.

Face à cette révolution du comportement des consommateurs, les producteurs allemands ont du se remettre radicalement en question au début des années 2000 (à peu près en même temps que les réformes sociales et économiques du gouvernement Schroeder) pour ne pas voir la population allemande succomber définitivement aux charmes des vins étrangers. Heureusement, la nouvelle génération de vignerons allemands l’a compris rapidement et permis d’insuffler la dynamique d’un changement salvateur: simplification de la gamme, de la bouteille, des étiquettes, du packaging en général. Il fallait être plus simple, plus clair, plus accessible…plus moderne et jeune aussi.

Le projet qui symbolise cette mutation s’appelle generation-riesling.de. Cette nouvelle communauté rassemble aujourd’hui près de 400 jeunes vignerons allemands, ouvert à l’échange et au partage pour promouvoir les vins allemands en Allemagne et à l’International. Pourquoi Riesling? Toujours dans cet esprit de simplification, car c’est le cépage le plus connu en Allemagne, celui qui a fait la réputation des vins allemands dans le monde. Et les autres cépages me direz-vous? Et la diversité? Tous les vignerons de cette génération ne font pas du Riesling, mais ils ont accepté de mettre en commun leurs énergie derrière un point fort pour percer et exister dans le panorama international. Et pour les curieux qui voudraient savoir ce qu’il y a caché derrière le Riesling, il n’y a qu’à demander, ils n’attendent que ça 😉

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Il ne restait que le test fatidique de la dégustation de vins allemands pour clôturer cette seconde édition du #WBIS. Voici le nom des échantillons avec mes quelques commentaires:

  • 2012 Riesling trocken, Purist – Mosel (wein-pauly.de): une acidité très marquée.
  • 2012 Riesling trocken, St Goarer Burg Rheinfels – Mittelrhein (philipps-muehle.de): une minéralité bien présente, avec une touche fruité au début en bouche.
  • 2012 Silvaner, Stettener Stein – Franken (weingut-scheuring.de): on perçoit un arrière-goût de fruits exotiques.
  • 2012 Grauburgunder, Franken (lukas-krauss.de): de la structure, du bois, du fumé.
  • 2012 Sauvignon blanc, Rheinhessen (weingut-braunewell.de): presque pétillant.
  • 2012 anetteclosheim Blanc, Nahe (anetteclosheim.de): bel équilibre, naturalité, neutralité.
  • 2011 Spaetburgunder, Probstey – Rheinhessen (thoerle-wein.de): un effet réglisse et fruits murs dans ce vin rouge.
  • 2009 Spaetburgunder, Ahrweiler Rosenthal, Ahr (weingut-kriechel.de): au bord de l’amertume, un arrière-goût de réglisse encore présent.

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Rien à dire sur les bouteilles, leur packaging. C’est moderne, c’est compréhensible, ça donne envie de goûter ce qu’il y a à l’intérieur. La nouvelle génération de vignerons allemands est désormais aux manettes, et ça se voit. Pour ce qui est du sentir et goûter, je dois avouer que mon palais franco-italiens a été le plus souvent surpris, n’arrivant que rarement à faire un lien avec ses références habituelles. Ce fut une première approche, qui en appellera sans doute d’autres avant que mon palais parvienne enfin à apprivoiser à leur juste valeur les vins allemands.

En conclusion, les vins allemands ont prouvé au cours de cette seconde journée qu’ils avaient également des arguments à défendre au niveau de la production même de vin, avec aujourd’hui une communication moderne et plus efficace. Leur identité est cependant très différente des vins français et italiens, ce qui laisse selon moi une place pour tout le monde sur le marché allemand. Vive la frivolité, vive le zapping, vive la découverte des vins du monde entier, et le consommateur allemand ne demande que ça!

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ps: pour connaître les résultats du #WBIS Business Award, c’est par ici: http://bit.ly/1aVQapm. Merci Vinocamp 🙂