Pour nous accompagner dans ce voyage au pays des Vins Charentais (qui s’appellent plus exactement les “Vins de Pays Charentais“, il m’aura quand même fallu deux jours pour m’y faire, mais c’est bon maintenant, c’est intégré :)), je vous propose cet opus du groupe finlandais Sigur Ros, dauðalogn:
“Les vins de pays charentais” est malheureusement pour lui un personnage complexé depuis sa naissance. De fait il a toujours grandi dans l’ombre de son grand frère bordelais, qui n’à guère laissé de place aux nouveaux arrivants. Mais celui qu’il redoute le plus, c’est sans doute son frère jumeaux “Cognac“, son parfait opposé: l’un étant cigale quand l’autre est fourmi, ils ont toujours vécu sur des dynamiques et des temps contradictoires. Or la fourmi vit toujours dans la crainte de voir la cigale se réveiller un jour et lui piller toutes les réserves qu’elle était parvenue à accumuler laborieusement. Bref entre ce grand frère encombrant et ce frère jumeaux imprévisible, il était temps que “Les vins de pays charentais” se prenne en main pour décider seul de son futur. C’est ce qu’il a décidé de faire depuis 2011 en arborant une nouvelle identité visuelle plus jeune et moderne, mais surtout originale et unique, c’est-à-dire propre à ce qu’il est vraiment 🙂
Notre visite commence sur la presque d’île d’Arvert en Charente-Maritime (la partie gauche du coeur sur le logo), auprès de la cave coopérative, qui fait vivre le plus grand nombre de vignerons dans la région: Charentes Alliance. Jean-Louis Barraud, qui nous a accompagné avec bienveillance au cours de ces 2 jours, dirige la partie “vins & cognac” (les deux frères ennemis, rappelez-vous ;)) de la coopérative, et nous a fait goûter entres autres le dernier Chardonnay 2012, que j’ai trouvé d’une belle fraicheur et salinité:
[slickr-flickr tag=”alliance” id=”26308753@N04″]
Nous nous rapprochons maintenant de l’île d’Oléron, dans la cabane buissonnière des frères Gass, Bruno et Fabrice. Bruno nous initie aux secrets de l’ostréiculture pendant que Fabrice termine les derniers préparatifs en cuisine. On profite du soleil et de la nature, des huitres gigantesques de 6 ans et d’autres fossilisées de…plusieurs millions d’années (comme quoi les huîtres dans la région, c’est une affaire qui roule depuis bien longtemps). Mais l’appel iodé de l’huître est trop fort, nous rentrons dans la cabane buissonnière, où Didier Coulon et Cécile Bernard nous accueillent avec leurs vins pour accompagner le repas. Didier représente fièrement Saint Pierre d’Oléron, où il y produit des vins charentais depuis les années 70. Mention spéciale au Colombard (cépage de la région) qui s’est allié parfaitement avec les spécialités de la mer servies. Cécile nous a surpris en fin de repas avec son rosé Domaine des Princes (référence à Mortagne sur Gironde), dont les notes de fraise relevaient parfaitement la douceur des cornuelles (sablés typiques de la Charente).
[slickr-flickr tag=”gass” id=”26308753@N04″]
L’après-midi est dédié à Lucien et Stéphane, deux générations du domaine Cazulet (le père et le fils) qui cohabitent pour assurer la révolution biologique des lieux. Comme le dit si bien Lucien avec l’expérience de l’âge, l’agriculture biologique, qu’il appelle aussi celle du “bon sens”, est le norme à l’échelle de l’histoire humaine. Les dérapages productivistes de ces 50 dernières années face à la pression (ou ambition) économique ne seront sans-doute qu’une parenthèse. Sur un sol à la fois argilo-calcaire et argilo-silicieux, le domaine Cazulet offre des vins rouges gras, fruités et veloutés, mélanges délicats de Merlot et Cabernet-Sauvignon. L’exploitation produit également des vins blancs, issus du Chardonnay notamment, fruité eux aussi avec de belles notes d’agrumes:
[slickr-flickr tag=”cazulet” id=”26308753@N04″]
Un dernier détour au Clos de Nancrevant, où Caroline Quéré-Jelineau nous a fait dégusté un Chardonnay 2009 avec de surprenants arômes de crème de marron, avant de faire étape pour la nuit à Saint-Sauvant, plus précisément à l’hôtel des Francs Garçons. Fruit de la collaboration de 7 architectes résidant au village (oui, ça fait beaucoup d’architectes pour un village de 500 habitants, mais quand on aime…), ce projet a permis de remettre sur pied une maison typique des lieux, avec à l’intérieur un design ultra-moderne. C’est à la Mélangerie que nous avons mixé pour le diner, plats typiques de la région (petites pommes de terre – pas encore celles de l’île de Ré, elles n’étaient pas encore mûres, et crevettes grises entre autres) et bien entendu Vins de Pays Charentais ;).
[slickr-flickr tag=”Sauvant” id=”26308753@N04″]
On se retrouve très vite pour le Jour #2 au pays des Vins Charentais….
euh non, des Vins de Pays Charentais!
LE JOURNAL À BORD DU VIN PARFAIT 