L’Union des Œnologues de France fait état d’une vendange 2024 marquée par des conditions climatiques diverses selon les régions, influençant la qualité et la quantité de la récolte.
Alsace : Récolte homogène, mais légèrement en baisse
En Alsace, malgré des épisodes de chaleur intense, les températures modérées durant le cycle de la vigne ont permis une maturation homogène. La floraison a été perturbée par des pluies fréquentes, des orages et des gels printaniers, mais les baies récoltées s’annoncent juteuses et prometteuses, avec une acidité bien préservée. La production estimée de 900 000 hectolitres est légèrement inférieure à celle de 2023 (960 000 hectolitres).
Bordeaux – Sud-Ouest : Qualité supérieure malgré un volume réduit
Le millésime 2024 à Bordeaux et dans le Sud-Ouest a été affecté par un hiver doux et des précipitations abondantes, ce qui a ralenti la maturation des vignes. Les épisodes de grêle et de mildiou ont encore fragilisé la récolte. Toutefois, les premières parcelles vendangées confirment une belle qualité, malgré une baisse de production par rapport à 2023.
Bourgogne – Centre-Est : Une vendange hétérogène sous pression
Les viticulteurs de Bourgogne ont dû affronter des épisodes de grêle, du mildiou et du black-rot. Malgré ces défis, les efforts déployés ont permis de préserver un bon état sanitaire. La récolte s’annonce qualitative, bien que hétérogène en termes de maturité et de rendement.
Champagne : Une saison sans relâche
En Champagne, la maturation des raisins, retardée par un été pluvieux, devrait atteindre les niveaux requis d’ici la mi-septembre. Malgré les pertes causées par des épisodes de grêle et le mildiou, la production s’annonce en baisse. Toutefois, la qualité devrait être au rendez-vous grâce aux conditions favorables de fin de saison.
Languedoc-Roussillon : Une récolte contrastée
Dans le Languedoc-Roussillon, la saison estivale a été marquée par des conditions clémentes, mais les épisodes de grêle et une forte pression du mildiou ont impacté certains secteurs, notamment à l’est du Languedoc. Malgré ces difficultés, l’état sanitaire global des raisins reste bon, promettant un potentiel qualitatif élevé.
Provence : Une maturité précoce sous le soleil
Les vendanges en Provence ont débuté mi-août, dans la continuité des précédentes années. Les pluies printanières ont aidé les vignes à mieux résister aux chaleurs estivales, avec une maturité optimale. Cependant, la récolte s’annonce moyenne en volume, marquée par des variations selon les secteurs, en raison des gels et des grêles qui ont touché certaines parcelles.
Vallée du Rhône : Une récolte de qualité et en quantité
Les vignes de la Vallée du Rhône, malgré une météo printanière maussade, ont été globalement épargnées par les aléas climatiques tels que les gelées et la grêle. Avec un état sanitaire rassurant, les vendanges prévues pour début septembre devraient offrir un millésime de qualité.
Val de Loire : Un millésime complexe
Dans la région du Val de Loire, les conditions climatiques difficiles ont entraîné une maturation tardive et hétérogène des raisins, avec des rendements en baisse, notamment pour le Melon de Bourgogne. Cependant, la maîtrise phytosanitaire et les bonnes conditions de fin d’été permettent d’espérer une vendange de qualité à partir de mi-septembre.
Ces vendanges 2024, bien que marquées par des défis climatiques importants, laissent présager des millésimes équilibrés et prometteurs dans plusieurs régions viticoles françaises.

À propos de l’Union des Œnologues de France
Une identité renouvelée au service de la profession
Entre octobre 2022 et novembre 2023, l’Union des Œnologues de France (UOEF) a mené une enquête nationale afin de mieux comprendre les attentes des œnologues et œnotechniciens. Avec près de 500 réponses, cette étude a permis de redéfinir l’identité de l’Union et d’orienter une stratégie renforçant l’attractivité de la profession.
Un engagement fort des œnologues
Le taux de réponse de 22 % montre un intérêt certain pour l’UOEF. Les résultats révèlent un taux de satisfaction élevé (4,9/5) et une forte participation aux événements régionaux (63 %) et au congrès annuel (30 %). De plus, 95 % des membres consultent la Revue Française d’Œnologie, en la considérant comme une référence.
Nouveau positionnement et plan d’actions
Suite à ces retours, un nouveau positionnement stratégique a été adopté lors de l’Assemblée Générale de juin 2024 à Strasbourg. Fondé sur les valeurs des œnologues, ce plan met en avant l’expertise scientifique et la dégustation. Quatre axes stratégiques en découlent :
- Reconnaître les œnologues comme experts du secteur viti-vinicole.
- Améliorer la visibilité de l’UOEF.
- S’investir dans la formation des futurs professionnels.
- Soutenir les membres à tous les niveaux (régional, national, international).
