4ème Trophée Régional des Vins au Féminin

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Marseille voit rose!

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Auteur: Magdalene

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Il y a deux semaines, j’ai participé à un événement organisé par la région PACA, pour faire mieux connaître la production vinicole locale. Pour se faire, ils ont invité un groupe de femmes amatrices (mais pas plus) de vin, et créé un trophée intitulé: Trophée des Vins au Féminin.

Voyager depuis Vérone jusqu’à Marseille après une semaine bien chargée, il faut tout l’art de séduction des français pour nous faire réaliser de telles folies ;)

La dégustation se déroulait au siège de la région, à quelques encablures du vieux port, un lieu très suggestif s’il ne pleut pas. Mais comme vous le savez peut-être déjà, la chance et moi, ça fait deux, donc pas de suggestions cette fois-ci…ni même un parapluie.

Pourquoi ce trophée soi-disant sexiste devrait nous intéresser? Pour la polémique bien évidemment, mais pas seulement, les motivations sont en fait bien plus nombreuses. Tout d’abord le jury de dégustratrices était composé à 90% de consommatrices: et pour chaque table était ensuite associé une ou deux professionnelles du secteur, une journaliste, blogueuse ou oenologue.

Chaque jury devait déguster 9 vins, entre les blancs, les rosés, et quelques rouges. Les hommes présents étaient peu nombreux…et avec de très mignons papillons rose bonbon ;)

La fiche technique, où nous devions consigner nos impressions, était assez simple, avec 9 critères de jugement (note organoleptique, etc…), dont une majorité de critères esthétiques concernant le packaging (l’étiquette, informations sur la bouteille). Pour se faire, la bouteille était “déshabillée” au milieu de la dégustation  afin de percevoir au final la cohérence entre le contenant, le contenu, et le prix que nous serions prêtes à mettre pour la consommer de nouveau.

La qualité des vins était assez inégale, même si je dois avouer que les blancs de Provence et les rosés ne sont pas mon fort. Parmi les rouges (deux), le premier sentait très mauvais, mais le second était indéniablement bon, agréable au nez, fruité et floral, peut-être une acidité un peu forte en bouche, une des caractéristiques du Grenache encore jeune. Et contrairement aux clichés, toutes les femmes de mon jury ont déclaré ce dernier rouge le plus agréable de tous.

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L’âge de nos consommatrices oscillait entre 35 et 60 ans en moyenne, toutes de la région de Marseille, toutes consommatrices non expertes. Ce qui m’a surpris est leur capacité à pouvoir clairement différencier un vin bon d’un vin laissant à désirer, sans pourtant avoir de réelles connaissances sur le produit et sa préparation. Souvent leur vocabulaire restait simple, avec un vocabulaire limité, mais efficace et compréhensible: délicat, parfumé, fruité, floral, puissant, acide, amer, bon, pas terrible!

Elles avaient du mal à bien comprendre la différence entre un vin produit par un viticulteur-propriétaire, et un autre produit par une coopérative ou un négociant (outre le fait que leurs étiquettes hybrides les déstabilisaient plus). Elles aimaient voir apparaître le label européen qui certifiait la provenance d’une culture biologique (sans toutefois savoir que ce label se limite à la vigne et n’inclut pas tout le processus de fabrication). Elles préféraient finalement les bouteilles et étiquettes plus classiques, avec le nom du producteur et la dénomination écrits clairement par exemple.

En outre, aucune d’entres elles n’a affirmé, même à demi-mot, préférer le rosé au rouge. Encore une fois, vouloir définir le rosé comme plus féminin est peut-être une erreur, comme de définir le rose comme la couleur préférée des femmes. Moi par exemple, j’adore le noir!

Pendant la journée est apparue une diatribe sur twitter, car une blogueuse, non présente à la dégustation, a passé sa journée à critiquer une initiative qu’elle a jugé trop “girly” et condescendante envers le genre féminin. Le titre de son post sur son blog était d’ailleurs très significatif sur ce point: “Vins au féminin : mes couilles, oui”. En outre elle a fortement critiqué le choix de simplifier le vocabulaire de la fiche technique, choix qui s’est pourtant avéré judicieux aux vues des questions pendant la dégustation: “qu’est-ce que l’acidité?” “Et l’amertume?” “Que signifie verdâtre?” “Et la persistance…?”.   Pour qui achète et boit du vin comme un autre bien de consommation, un vocabulaire spécialisé n’est pas immédiat.

Certes l’événement était un peu cliché, mais n’oublions pas qu’il a été organisé dans une ville du sud, avec des habitudes et cultures parfois différentes de celles qu’on peut retrouver à Paris ou à Londres, notamment pour la valorisation de la gent féminine (et c’est une italienne qui vous le dit). Ces femmes étaient plus que contentes de se retrouver, sans “intrus”, à pouvoir discuter ensemble autour d’un produit qui implicitement a toujours été considéré d’appanage masculin. Pouvoir en parler librement, exprimer leurs opinions, et assister ensuite à la remise des récompenses furent pour elles des expériences en dehors de leur quotidien, et pour moi sociologiquement très instructif.

La région PACA a eu une excellente idée, il serait par ailleurs intéressant de savoir si une analyse comparative sera effectuée à partir des données récoltées lors de cette dernière édition, mais aussi lors les éditions précédentes (même juste à titre informatif pour les producteurs).

Mais au fond, le plus important n’est-il pas qu’on puisse en parler?

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