Quelle expérience !
Quelques jours à peine se sont écoulés depuis la clôture des Sélections Mondiales des Vins Canada (SMV Canada), et je ressens encore cette effervescence si particulière. Du 9 au 11 octobre dernier, j’ai eu l’immense privilège et la grande responsabilité de siéger parmi la soixantaine de jurés internationaux conviés à l’ITHQ, à Montréal.

Ma mission cette année était double : bien sûr, juger avec toute la rigueur et l’objectivité possibles, mais aussi porter fièrement les couleurs de mon pays de naissance, l’Italie, au sein de ce panel d’experts.
Pendant trois jours intenses, l’ITHQ bourdonnait. Nous étions là, venus des quatre coins du globe – œnologues, sommeliers, journalistes, acheteurs – avec un seul but : évaluer plus de 1 550 vins et spiritueux provenant de 26 pays. La logistique, orchestrée de main de maître par l’équipe de Réal Wolfe et les étudiants de l’ITHQ, était impeccable, nous permettant de nous concentrer sur l’essentiel : le contenu de nos verres.
Ce qui m’a marqué cette année
Cette 32e édition mettait Bordeaux à l’honneur, et ce fut un plaisir de (re)découvrir la profondeur de cette région. Mais ce qui m’a frappé, c’est l’ouverture du concours. Nous avons non seulement dégusté près de 80 sakés, mais aussi évalué des catégories en pleine explosion, comme les vins faibles en alcool et les cidres du Québec. C’est la preuve que le concours vit avec son temps.
L’excursus : Pourquoi ce concours est si important
Pour ceux qui ne le sauraient pas, les SMV Canada ne sont pas un concours comme les autres. C’est une institution qui a vu le jour dans les années 80 et qui, sous l’égide de la SAQ puis d’entrepreneurs privés, est devenue le plus grand concours en Amérique du Nord.
Son importance est capitale, et je pèse mes mots. Il est l’un des rares à bénéficier du patronage de l’OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin) et de VINOFED. Cela signifie que le processus est d’une rigueur absolue.
Et c’est là que notre rôle de juré prend tout son sens. En tant que représentant de l’Italie, je sais le sang et la sueur que les vignerons investissent dans chaque bouteille. Nos notes, attribuées à l’aveugle, ne sont pas de simples chiffres. Une médaille d’Or ou, mieux, une place dans le « Top 50 », peut changer la destinée d’un produit au Québec. C’est une porte d’entrée directe, un argument de vente surpuissant auprès de la SAQ. Quand je note un vin, je pense au producteur derrière.
Nos journées de dégustation
Le processus est un marathon pour le palais. Les dégustations sont 100% à l’aveugle. Nous n’avons que le millésime et la catégorie. C’est un exercice d’humilité et de concentration extrême.
J’étais attablé avec des collègues de France, de Roumanie et du Canada. Les échanges qui suivent l’évaluation individuelle sont d’une richesse incroyable. On confronte nos perceptions, on défend nos points de vue. C’est là qu’on mesure la complexité du vin, mais aussi l’universalité d’un produit exceptionnel. Nous avons eu des débats passionnés, toujours dans le respect, pour nous assurer que chaque vin méritant soit reconnu.
Attribuer une Médaille d’Or ou une Grande Médaille d’Or » (93 points et plus) est un moment de joie partagée au sein d’une commission.
Le verdict
Notre travail de juré est terminé. Le palmarès a été dévoilé et la dégustation des vins médaillés s’est tenue le 22 octobre. Je ressors de ces trois jours le palais fatigué, mais l’esprit incroyablement stimulé.
Ce fut un honneur de contribuer à cette grande célébration du vin et d’apporter ma perspective italienne à cette table mondiale. Je garde de cette édition 2025 le souvenir de découvertes surprenantes et de la camaraderie exceptionnelle qui liait tous les jurés.
Vive le vin, et à l’année prochaine, je l’espère !
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