Ce samedi 21 janvier a débuté au parc des expositions de Lyon (Eurexpo) le Sirha, rendez-vous international de la restauration et de l’hôtellerie.
Pourquoi Lyon me direz-vous ? Outre le fait que cette ville a une renommée mondiale au niveau de la gastronomie (Paul Bocuse, sont Institut, les restaurants étoilés de la region, la proximité de nombreuses régions vinicoles comme la Côte du Rhône, le Beaujolais et la Bourgogne), elle s’est engagée ces dernières année dans l’édification en plein centre-ville d’une cité internationale de la gastronomie (semblable à la cité du vin à Bordeaux). Inauguration prévue en 2018 !
Ce rendez-vous tous les deux ans est l’occasion pour tous les professionnels du secteur d’échanger sur les évolutions et les nouvelles tendances de leur marché.
Ainsi le salon commence cette année par une exposition PrintFood, qui permet aux designers sollicités de donner leur point-de-vue sur la personnalisation de la matière alimentaire grâce au support des nouvelles technologies, telles que l’impression 3D :







Vous y trouverez par exemple des pâtisseries en mode « camouflage marbre », des cigares cubains, des flip-flap brésiliens, du chocolat qui reprend au choix les codes du textile et de la bijouterie, ou encore des pâtes dont chaque unité contient en son cœur un message personnalisé.
Au niveau des innovations alimentaires, salon professionnel oblige, les efforts se concentrent sur la facilitation du travail des restaurateurs au quotidien, tout en répondant aux demandes actuelles du consommateur : pommes de terre prédécoupées, mais dans un format irrégulier « fait maison », un gel qui permet de recouvrir de caramel ou chocolat chauds sans faire fondre la glace dessous, une sauce bolognaise 100% végétarienne, etc.
Mais ces innovations ne risquent-elles pas de semer encore un peu plus le doute dans la tête des consommateurs sur la composition, la qualité et l’origine des produits qu’ils consomment ?
Pour touts les chefs, le Sirah reste en tout cas un événement incontournable pour percer au plus au niveau dans ce secteur, avec entre autres l’organisation de la compétition internationale du Bocuse d’Or (rendez-vous mercredi 25 janvier pour les résultats de l’édition 2017).
En cette journée d’ouverture, j’ai eu le privilège d’assister à l’International Catering Cup (ICC) animée par le Chef Damien, qui a vu s’affronter des équipes de traiteurs du monde entier (France, Italie, USA, Canada, Suisse, R. Tchèque, Vietnam, Mexique, Singapour, Brésil, Luxembourg, Madagascar). Cette année le chef Joël Mauvigney a remis le 1er prix à l’équipe suisse !
En conclusion de cette visite au Sirah 2017 c’est un ressenti que je souhaite partager avec vous. Oui Lyon et sa gastronomie bénéficient toujours d’une aura internationale, qui permet au salon Sirah d’attirer des nouveaux talents du monde entier pour ses différentes compétitions. Mais il me semble que ces compétitions souffrent aujourd’hui de leur organisation trop ethnocentrique. Par exemple durant la compétition ICC, les équipes internationales étaient jugées sur des recettes principalement françaises, et le jury était composé exclusivement de chefs français (…et masculins). Un peu d’ouverture vers des chefs et des recettes internationaux ne ferait sans doute pas de mal à ce salon, pour qu’il puisse continuer à grandir et continuer de représenter le rendez-vous international incontournable de l’excellence gastronomique, face à une concurrence mondiale chaque jour un peu plus compétitive !