☀ Opération Bordeaux 2050 ☀

Où trouvera-t-on du vin 2050 ? 

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C’est en partant de cette étude scientifique alarmante pour l’ensemble des vignobles actuels à travers le monde, et en particulier pour le vignoble bordelais, que L’Association des Journalistes de l’Environnement s’est associée à Pascal Chatonnet (Oenologue et fondateur d’Excell Laboratoire) pour élaborer à titre expérimental une cuvée prospective 2050 en anticipant les évolutions du changement climatique, à savoir une augmentation de la température moyenne dans la région de 2 à 4 degrés, avec des périodes de sécheresses plus fréquentes et intenses (la méthode scientifique utilisée ne prend pas en compte les ajustements qui seront fait dans les méthodes de production afin de rendre pérenne et maintenir la qualité des vins de Bordeaux du présent. Elle a principalement pour but d’alerter sur les changements climatiques).

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Ce vin expérimental a donc été réalisé à partir des cépages typiquement bordelais, Merlot et Cabernet Sauvignon. Ils sont issus de régions déjà soumises à des climats parfois extrêmes, notamment dans le sud de la France et en Tunisie.

La Dégustation avec Pascal Chatonnet

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Robe : teinte plus pâle qu’un bordelais actuel, avec des couleurs d’évolution prématurée.

Nez : on ne distingue plus les arômes de fruit frais et floraux, l’évolution du Cabernet Sauvignon au soleil apporte ces arômes de fruit noir cuit, compoté et liquoreux (cabernet au soleil). Le Merlot quant à lui a démissionné.

Bouche : l’attaque onctueuse, moelleuse et douce. Mais viennent ensuite des tannins astringents qui arrêtent net cette douceur. L’experience est différente en bouche et au nez, ce qui perturbe l’expérience de dégustation. La finale est sur l’amertume, et vient se rajouter au tannins bien présents. Elle n’est pas très agréable mais ne dure pas.

Le niveau d’alcool n’est pas si élevé que cela, 13,5%, car on a du vendangé plus tôt pour préserver l’acidité et le fruit.

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Une histoire de terroir

Petite anecdote délicieusement provocatrice pour terminer sur une touche un peu plus humoristique ce constat climatique très préoccupant et parfaitement illustré par cette initiative qui fera date. Elle m’a été inspirée par les explications de Pascal Chatonnet lors de sa description des sols bordelais. En effet traditionnellement, les sols de graves sont les plus réputés dans cette région, car les graviers et galets permettent d’emmagasiner la chaleur du soleil pendant la journée et la restituer aux vignes la nuit. Ce cycle naturel est bénéfique dans un climat océanique avec un déficit général de chaleur. Or dans un contexte nouveau de surplus de chaleur, cet avantage se transforme soudainement en contrainte supplémentaire, face à laquelle il faudra lutter. Adieu les terroirs de graves du Médoc, bonjour les sols argileux de l’Entre-deux-mers ? Le réchauffement climatique ne serait-il pas au final un peu socialiste dans sa redistribution des terroirs ?
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